mardi, 25 décembre 2012
Tous les 24 décembre, à minuit,
"Tous les 24 décembre, à minuit, l’enfant divin vous salue, ainsi que Joseph, Marie, le boeuf, l’âne, les Rois Mages. Qui contrôle le coup du bébé dirige le Temps. Toutes les femmes le comprennent, ce sont elles qui favorisent la chose."
A lire ici, ce texte de Philippe Sollers : L'événenement Jésus
Tintoret, La Résurrection du Christ, Scuoala grande di San Rocco
05:53 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : résurrection, christ, philippe sollers, tintoret
jeudi, 20 décembre 2012
ce qui effraie tout le monde
02:48 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : innocence, philippe sollers
vendredi, 07 décembre 2012
Temper
« Cela n’est jamais dit mais le petit Bach a été un enfant particulièrement joueur, espiègle, effronté, fugueur. En dehors de sa passion précoce pour la musique et de son sérieux aux offices, on l’a beaucoup vu courir dans la campagne, aux environs d’Eisenach. Qui ne l’a pas observé démarrer, détaler, s’envoler, s’arrêter brusquement, repartir comme un dératé, s’allonger les bras en croix dans l’herbe, se relever, courir à perdre haleine, puis s’asseoir et méditer longuement, avant de reprendre ses virevoltes qui ont tant inquiété sa mère, ne peut rien comprendre à sa façon de tempérer, ou plus exactement de temper. Régler la tempête et cette atroce histoire de crucifixion, ressusciter les spirales, voilà le voyage. Et c’est bien ce qui assombrit le visage du roi : la joie étourdissante et enfantine, là, du vieux Bach, sur laquelle le temps n’a aucune prise, sa prière ininterrompue, son mouvement d’adoration perpétuelle, bref son amour. »
Philippe Sollers, les Voyageurs du temps, 2009.
04:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les voyageurs du temps, bach, philippe sollers
vendredi, 23 novembre 2012
temps
"Ce n'est pas le temps qui fuit, mais la présence éveillée dans le temps."
Ph Sollers, Carnet de nuit
Fragonard
19:02 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philippe sollers, fragonard
mercredi, 10 octobre 2012
« Nous n'avons pas assez de raison pour employer toute notre force. »
Que dit La Rochefoucaud ? « Nous n'avons pas assez de force pour suivre toute notre raison. » Correction de la fille de Madame de Sévigné : « Nous n'avons pas assez de raison pour employer toute notre force. » C'est une femme qui le dit à une autre femme. Ce que je vois se dessiner là, c'est une tout autre conception de la raison et de la force. Lautréamont dans Poésies ne fait pas autre chose que de retourner Pascal, La Bruyère...
13:00 Publié dans Interview | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
mardi, 05 juin 2012
Recto bar, verso tombeau.
Un tableau qui vous poursuit vous donne l'impression d'être recto et verso. Son recto vous parle de son verson, à vous d'être des deux côtés à la fois. Le Bar est un paquebot vu par un sous-marin à 20 000 lieux sous les mers. Voyez ces hublots d'aquarium, cette foule de poissons morts qui se croient vivants. La bergère, qui sert au comptoir, est folle, c'est entendu, elle a une telle intensité d'absence qu'elle seule va survivre au naufrage. Manet, dans son atelier, a peint un grand panneau égyptien, et la sublime innocente est là comme une momie ressuscitée. Recto bar, verso tombeau.
Extrait de L'éclaircie, Philippe Sollers, roman
02:58 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edouard manet, philippe sollers
lundi, 23 janvier 2012
Citations preuves
« - Vous faites beaucoup de citations.
- Ce ne sont pas des citations, mais des preuves.
- Des preuves de quoi ?
- Qu’il n’y a qu’une seule expérience fondamentale à travers le temps. Formes différentes, noms différents, mais une même chose. Et c’est là, précisément, le roman. »
Ph. Sollers
22:30 Publié dans citation | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philippe sollers
jeudi, 12 janvier 2012
Comme une parenthèse lucide du négatif
"Comme les humains adorent inconsciemment la mort, ils ne peuvent pas entrer dans le noir vivant, c’est-à-dire le néant vivifiant qui les fonde. Ils ne sont pas là. Manet ne s’explique pas, il agit, sa main ne s’arrête pas, et si ce ne sont pas des femmes, ce seront, à la fin, des fleurs dans des flûtes de champagne. Quand le vieux Picasso veut rajeunir, il reprend Le Déjeuner sur l’herbe, et il redécouvre immédiatement la clairière. Quant au Berthe Morisot au bouquet de violettes, ce n’est pas seulement le visage et les yeux qui sont un regard dans le regard, mais toute la toile, comme une parenthèse lucide du négatif."
Extrait de L'éclaircie, Ph Sollers
23:56 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : philippe sollers
jeudi, 05 janvier 2012
L'éclaircie, de Philippe Sollers, roman, sortie aujourd'hui
« Je pense à toi [2] en voyant le portrait de Berthe Morisot au bouquet de violettes, la future belle-sœur de Manet, que ce dernier a peint en1872. On dirait qu’elle est en grand deuil, mais elle est éblouissante de fraîcheur et de gaieté fine. Ce noir éclatant te convient. Ce que Manet a découvert dans le noir ? Le regard du regard dans le regard, l’interdit qui dit oui, la beauté enrichie de néant. Des philosophes ont écrit sur Manet, mais, comme c’est curieux, ils ne semblent pas avoir vu ses femmes. La très belle sœur de Manet le voit, lui, ce peintre, elle le traverse. Les violettes sont leur secret commun, elle porte le deuil en avant des massacres de la Commune. Elle a tout l’avenir devant elle. Ni la Terreur ni la Mort ne règnent ici, et le18e siècle français devait passer par ce noir pour s’approfondir. Le noir, donc, comme lumière, dans une jolie veuve, une jolie sœur. »
(Extrait) éditions Gallimard
02:24 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, manet, berthe morisot
mardi, 01 novembre 2011
Sur Lacan
14:01 Publié dans psychanalyse | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : lacan, philippe sollers
vendredi, 16 septembre 2011
Le Secret
Présentation ici (via l'INA) d'un des meilleurs livres de Philippe Sollers
http://www.ina.fr/art-et-culture/cinema/video/CPC93003664/philippe-sollers-le-secret.fr.html
22:22 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : philippe sollers, le secret
dimanche, 21 août 2011
Le plus simple
« Le plus simple ou le plus proche sera toujours le plus riche et le plus mystérieux. »
Philippe Sollers Nicolas de Staël
10:18 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : philippe sollers, nicolas de staël
vendredi, 17 juin 2011
Favorable
"Le temps ne travaille pas, c'est pourquoi il t'est favorable."
Philippe Sollers
04:20 Publié dans citation, illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
dimanche, 20 février 2011
Empreintes
"Il est bien des merveilles dans le monde, il n'en est pas de plus grande que l'homme.
Il est l'être qui sait traverser la mer grise, à l'heure où soufflent le vent du Sud et ses orages, et qui va son chemin au milieu des abîmes que lui ouvrent les flots soulevés."
Sophocle, Antigone
A voir ici, jusqu'au 25 février, le film de l'émission Empreintes, sur Philippe Sollers
23:14 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, sophocle
vendredi, 14 janvier 2011
Une suite de nuances vraies
"Voilà son style, dont il dit lui-même qu'il est "horriblement difficile à imiter, car il n'est qu'une suite de nuances vraies."
Philippe Sollers, à propos de Stendhal, dans "Trésor d'amour"
22:43 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : stendhal, philippe sollers
dimanche, 02 janvier 2011
Hâtons-nous de jouir
"Hâtons-nous de jouir, nos moments nous sont comptés, l’heure que j’ai passée à m’affliger ne m’en a pas moins rapproché de la mort. Travaillons, car le travail est le père du plaisir, mais ne nous affligeons jamais. Réfléchissons sainement avant de prendre un parti ; une fois décidé, ne changeons jamais. Avec l’opiniâtreté, on vient à bout de tout. Donnons-nous des talents ; un jour, je regretterais le temps perdu."
Stendhal, Journal; juillet 1801
21:42 Publié dans Actu | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, stendhal, picasso
dimanche, 12 décembre 2010
Mon cerveau et moi
"De temps en temps, mon cerveau me reproche d'avoir tardé à lui obéir; d'avoir sous-estimé ses possibilités, ses replis, sa mémoire; de m'être laissé aller à l'obscurcir, à le freiner, à ne pas l'écouter. Il est patient, mon cerveau. Il a l'habitude des lourds corps humains qu'il dirige. Il accepte de faire semblant d'être moins important que le coeur ou le sexe (quelle idée). Sa délicatesse consiste à cacher que tout revient à lui. Il évite de m'humilier en soulignant qu'il en sait beaucoup plus long que moi sur moi-même. Il m'accorde le bénéfice d'un mot d'esprit, et prend sur lui la responsabilité de mes erreurs et de mes oublis. Quel personnage. Quel partenaire. "Sais-tu que tu ne m'emploies que très superficiellement?" me dit-il parfois avec le léger soupir de quelqu'un qui aurait quelques millions d'années d'expérience. Je m'endors, et il veille. Je me tais et il continue à parler. Mon cerveau a un livre préféré : l'Encyclopédie. De temps en temps, pour le détendre, je lui fais lire un roman, un poème. Il apprécie. Quand nous sortons, je lui fais mes excuses pour toutes les imbécilités que nous allons rencontrer. "Je sais, je sais, me répond-il, garde-moi en réserve." J'ai un peu honte, mais c'est la vie. J'écrirai peut-être un jour un livre sur lui."
Philippe Sollers, Un vrai roman
Picasso
13:58 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, picasso
lundi, 06 décembre 2010
la Révolution
"En somme, vous avez toujours plus ou moins mêlé le transcendantal,
la mystique, la poésie, la pensée, l’amour, l’érotisme,
la Révolution ? Mais oui, et c’est justement ça, la Révolution."
Philippe Sollers
Picasso, d'après Vélasquez
19:12 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : philippe sollers, picasso
vendredi, 24 septembre 2010
C'est énorme ce qui est en train de se passer...
A écouter Philippe Sollers, ce soir chez Taddei
23:56 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philippe sollers
dimanche, 15 août 2010
Tiepolo
Peu d’artistes, après Michel-Ange, ont été aussi souverains que Tiepolo dans l’art du plafond. C’est son élément, son ciel, son eau, sa vision renversée des corps, des chairs, des tissus, des matières. Chaque touche de pinceau est une note. Vous levez la tête, vous vous tordez le cou, vous le regardez grâce à un miroir dans l’allée centrale, vous recommencez, votre poids est toujours trop lourd, trop terrestre. Tiepolo, c’est du Saint-Esprit dans les cintres, du vent spirituel dans les voiles, les trombes, les effondrements calculés, les spirales, vol plané ou piqué, démonstration que la vie humaine en oiseau est possible. Ça descend vers vous, ça vous oblige à monter. Descente, ascension : c’est le fond de ce que cette religion veut dire.
Tiepolo est un ange, il devrait être depuis longtemps béatifié. Le mot « bienheureux » lui va comme une palette. Des anges, il en faut plein, avec des jambes, des pieds et des bras, pour maintenir la nacelle en navigation, écouter les nuages, varier les teintes, laisser des échancrures montrer des apparitions. Bon prétexte pour glorifier la peau, les soies, les bijoux, les velours, volupté, faste, mouvement et froissement du calme. La Vierge, comme modèle, est renouvelable à volonté, on vient encore d’en voir trois passant sur les quais. Encore une fois, vous êtes au bord de l’eau, vous accostez, vous montez les marches, vous passez la porte de bois massif, vous entrez, vous levez les yeux, le ciel réel vous tombe d’un coup sur la tête.
Philippe Sollers, Dictionnaire amoureux de Venise
10:21 Publié dans Venise | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : tiepolo, philippe sollers